Texas, ton univers impitoyable .
Le Fils, c'est la sanglante Histoire de la conquête du Texas racontée selon les points de vue de trois membres d'une même famille : les McCullough.
Eli, enlevé par les Comanches à l'adolescence, va passer parmi eux trois années qui marqueront sa vie. Revenu parmi les Blancs, il prend part à la conquête de l’Ouest avant de s’engager dans la guerre de Sécession et de bâtir un empire, devenant, sous le nom de « Colonel », un personnage de légende.
À la fois écrasé par son père et révolté par l’ambition dévastatrice de ce tyran autoritaire et cynique, son fils Peter profitera de la révolution mexicaine pour faire un choix qui bouleversera son destin et celui des siens.
Ambitieuse et sans scrupules, Jeanne-Anne, petite-fille de Peter, se retrouvera à la tête d’une des plus grosses fortunes du pays, prête à parachever l’œuvre de son arrière-grand-père.
(Alors oui, mon résumé n'est qu'un vilain copier/coller de la quatrième de couv' mais j'ai déjà un mal de chien à trouver un peu de temps pour ce blog alors toute aide extérieure est la bienvenue!)
Le Fils en un mot? 'Whaou'!
C'est ce que j'appelle un grand roman américain les Gars. Tout y est : les grands espaces, les grands personnages, les grands idéaux et les grands sentiments (je n'ai pas dis niaiseries hein!) ... Truc de ricain quoi.
Le Fils est captivant et sans aucun doute très documenté ce qui le rend définitivement passionnant. L'écriture de Philippe Meyer distanciée, tranquillement cruelle et jamais accusatrice est juste parfaite. Il démystifie froidement la très cinématographique conquête de l'Ouest, ici pas de bons cow-boy ou de méchants indiens - ou inversement - mais êtres qui agissent comme à toujours agit l'Homme depuis la nuit des temps. Et croyez-moi ça fait un peu froid dans le dos, tant l'histoire semble se répéter.
Mention spéciale pour toute la partie contant la vie en captivité d'Eli chez les Comanches, je dévorai les pages avide d'en apprendre plus sur cette tribu. Bizarrement bien qu'ils soient capables des pires actes de cruauté et de barbaries (soyez prévenus certains passages sont assez éprouvants), les Comanches inspirent le respect et la sagesse, loin des préoccupations capitalistes de l'Homme blanc.
Ps : Soit dit en passant, je me demande s'il n'y a pas quelques petits soucis avec la traduction. J'ai relu 2 à 3 fois certaines phrases sans parvenir à en comprendre le sens...
'On pouvait bien massacrer et piller : du moment que c'était pour ceux qu'on aimait, c'était sans importance. Pas de psychose traumatique et de regard vide, chez les Comanches – tout ce qu'ils faisaient visaient à protéger leurs amis, leur famille, leur bande. La « fatigue du combat » était une maladie de Blancs, eux qui combattaient dans des armées lointaines pour des hommes qu'ils ne connaissaient pas.'
Le Fils - Philipe Meyer - 688 pages - Editions Albin Michel