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Qui lira saura
15 juillet 2014

Ô rage, Ô désespoir.

pollockLe Diable tout le temps – Donald Ray Pollock

Venez découvrir ce monde merveilleux où le petit Arvin voit son père Willard sombrer dans une folie religieux à base de sacrifices d’animaux et d’incantations dans l’espoir de sauver sa femme d’une saleté de cancer, où la gentille Sandy fini par vendre son corps pour deux francs six sous afin de permettre à son petit ami dégueulasse d’assouvir ses fantasmes pervers et meurtriers sans oublier les prédicateurs dégénérés, le flic corrompu  et autre pasteur pédophile. Tentant non ?

Malgré mon petit ton ironique, sachez que je suis plutôt (même très) friande de ce genre de littérature, très sombre, un brin glauque soulignant les bassesses de l’être humain. Probablement car moi-même ne suis pas très optimiste quand au devenir de notre race. Et oui c'est mon côté dark les Gars. Encensé par la critique et de nombreux lecteurs c’est donc pleine d’espoir que j’entamais ce nouveau roman (enfin au ¾ pleine car le billet d’Aaliz m’avait mise sur mes gardes).

Et bien je vous le donne dans le mile mon bel enthousiasme est retombé comme un soufflé. Je ne dis pas que les cents premières pages ne m’ont pas plût, il est vrai que la présentation d’Arvin et son père, et de leur triste destinée m’a captivé. Mais l’écriture de Donald Ray Pollock que j’ai trouvé dans un premier temps intelligemment sobre compte tenu de la dureté du sujet, m’est finalement apparu comme plate et sans aspérité  ce qui (attention retournement de veste !) au final dessert le roman. C’est difficile à expliquer mais au bout d’un moment on se fiche de ce qui peut bien arriver aux personnages c’est comme nous étions totalement insensible à leur souffrance.

 Avec un peu de recul je me dis que c’est peut-être voulu, que l’auteur voulait qu’on se pose  en  spectateur neutre et impartial, regardant évoluer passivement ces pauvres âmes engluées dans des choix dont ils sont les seuls responsables. Comme le ferait finalement Dieu le grand absent de cette tragédie.

 

‘Willard prit un congé, disant au contremaître que sa femme était malade, mais que bientôt elle irait mieux. Arvin et lui passaient des heures chaque jour à prier au tronc. Chaque fois qu’ils prenaient le chemin de la forêt, Willard expliquait à nouveau que leur voix devait atteindre le paradis, et que la seule façon d’y arriver était d’être absolument sincères dans leurs prières. Au fur et à mesure que Charlotte faiblissait, les prières devenaient plus fortes et commençaient à porter jusqu’au bas de la colline, jusqu’au vallon. Chaque matin, les habitants de Knockemstiff se réveillaient au son de leurs supplications, et elles les accompagnaient au lit chaque soir’

 

Le Diable tout le temps – Donald Ray Pollock – 403 pages – Le livre de Poche

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Commentaires
S
Pour ma part, j'ai été très sensible au destin de tous ces personnages et ce livre a été (et restera) un choc.
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  • "Quand moi je lis, les mots imprimés sur la page remplacent ma voix intérieure et je cesse, l'espace d'un instant, d'être moi, ou du moins d'être si péniblement conscient d'être moi." (Polarama - David Gordon)
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